Les attaques au système de sécurité sociale en Amérique latine continuent

04 July 2017 06:41


Le 10 juin 2017, la Fédération des Travailleurs du Bâtiment et du Bois du Nicaragua (FITCM-N), une fédération affiliée à l’IBB dans ce pays, a rendu compte des plus récentes et inquiétantes propositions de réformes de la loi nicaraguayenne sur la sécurité sociale, qui affecteront les droits des travailleurs assurés, à l'avenir.

Les principales propositions de cette modification, présentées pour la première fois en 2010 au Conseil national économique et social (CONAPES) du Nicaragua et ratifiées en mai dernier à cette même entité, comprennent: l'âge de la retraite qui passe de 60 à 65 ans; l’augmentation de la période de cotisation minimale qui passe de 750 parts à 1 500; l’examiner du mécanisme d'ajustement de la pension et la réduction des prestations accordées à l'assuré.

Ce problème est similaire dans plusieurs pays d'Amérique latine. En particulier, le Brésil, par l'entremise du gouvernement de Michel Temer, a proposé au Congrès national des réformes qui vont imposer 40 années de travail avec au moins 25 ans de cotisations (la cotisation actuelle est de 15 ans) et établit une retraite minimale à 62 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes.

Au Guatemala, les propositions de réforme du système de sécurité sociale comprennent des réductions alarmantes du système actuel dans ce pays. Enfin, en République dominicaine, le gouvernement a récemment approuvé le transfert de tous les services médicaux précédemment offerts par l'Institut dominicain d'assurance sociale (IDSS) au Service national de santé (SNS). Ce mandat a obligé l'IDSS à annuler tous les services médicaux aux travailleurs temporaires dans des secteurs tels que l'agriculture, les ports et la construction.

Toutes ces mesures ont été prises sans consultation préalable avec les représentants des travailleurs et en violation complète des conventions de l'OIT telles que la 102 sur la sécurité sociale ; convention ratifiée par la République dominicaine et le Brésil jusqu'à aujourd'hui.

Compte tenu de ce qui précède, le secrétaire général de l'IBB, Ambet Yuson, a mentionné dans son discours à la Conférence internationale du Travail (CIT) : « Nous considérons également que la mission de protection des droits syndicaux est directement liée à la santé et à la sécurité au travail. Les travailleurs qui ont des syndicats sont plus en sécurité".

L'IBB continuera à soutenir toutes les actions de lutte que nos organisations affiliées mènent pour défendre la dignité de leurs travailleurs. L'IBB l'a déjà fait en alliance avec ses affiliés en République dominicaine pour défendre FOPETCONS (Fonds de pension des travailleurs de la construction) et pour soutenir la grève nationale au Brésil le 28 avril 2017, et le fera de nouveau si nécessaire en Amérique latine et aux Caraïbes.