Un nouveau rapport de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) met en lumière le rôle essentiel, mais souvent négligé des travailleurs migrants dans la transition verte. Ces travailleurs, souvent déplacés à la suite de catastrophes liées au climat, se retrouvent dans une situation vulnérable : ils occupent des emplois peu qualifiés et dangereux dans des villes qu'ils ont contribué à construire, mais dans lesquelles ils ne bénéficient que de droits et de protections limités. Le rapport souligne qu'une transition verte ne peut être véritablement juste sans l'inclusion des travailleurs migrants, qui subissent de plus en plus le poids des impacts climatiques dans leur pays d'origine comme dans leur pays d'accueil.

Les travailleurs migrants sont essentiels au secteur de la construction et sont chargés de mettre en place les infrastructures nécessaires à la transition écologique, mais ils restent exclus d'un grand nombre d'avantages liés aux emplois "verts". Ces emplois sont souvent précaires, impliquent des pratiques de recrutement abusives, une protection sociale limitée et des obstacles à la représentation syndicale, à la reconnaissance des compétences et à l'accès à des possibilités de formation de qualité. La chaleur extrême et les conditions météorologiques dangereuses rendent le secteur de la construction particulièrement dangereux, affectant de manière disproportionnée les travailleurs migrants, qui peuvent en outre craindre de perdre leur emploi et de mettre en péril les moyens de subsistance de leur famille s'ils dénoncent les risques sur le lieu de travail. Le rapport appelle au démantèlement de ces obstacles, en garantissant l'accès des travailleurs migrants à des salaires équitables, à la santé et à la sécurité au travail, ainsi qu'à des possibilités de formation conformes aux normes internationales du travail.

Le rapport préconise des changements structurels dans les pratiques de recrutement et de travail, appelant les gouvernements, les dirigeants du secteur et les décideurs politiques à adopter un recrutement équitable, des protections sociales et des mesures de sécurité qui tiennent compte des vulnérabilités spécifiques des travailleurs migrants. En abordant ces questions, l'industrie de la construction peut contribuer à une transition verte véritablement inclusive et résiliente qui reconnaît et respecte la dignité et les droits de tous les travailleurs. "La transition climatique ne doit laisser personne de côté, en particulier ceux qui sont au cœur de la construction de nos villes et de nos économies", a ajouté Ambet Yuson, secrétaire général de l'IBB.

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