Le message de l'Organisation internationale du Travail (OIT) à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants de cette année était le suivant : "Les progrès sont évidents, mais il reste encore beaucoup à faire : accélérons les efforts ! Pour amplifier ce message, l'OIT et l'UNICEF ont publié conjointement un rapport sur le travail des enfants le 11^ejuin au cours de la CIT, intitulé "Child Labour Global Estimates 2024, Trends and the Road Forward" (Estimations mondiales sur le travail des enfants en 2024, tendances et feuille de route). Le rapport révèle qu'en dépit d'une baisse, les estimations s'élèvent encore à environ 138 millions d'enfants (59 millions de filles et 78 millions de garçons) qui travaillent, ce qui représente près de 8 % de tous les enfants dans le monde, indiquant qu'il reste un long chemin à parcourir pour toutes les parties prenantes afin de résoudre ce problème. Sur ce total, 54 millions d'enfants sont impliqués dans des travaux dangereux. Le rapport mentionne également que le changement climatique a des effets directs et indirects sur le travail des enfants. Ces données et ce rapport sont essentiels pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif de développement durable (ODD) visant à mettre fin au travail des enfants d'ici à 2025. Le rapport note que le monde n'a pas atteint cet objectif ambitieux et qu'il aura une incidence sur de nombreux autres objectifs de développement durable.

L'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) reconnaît que le travail des enfants est un domaine d'action prioritaire et met en œuvre une stratégie à plusieurs volets comprenant l'éducation, l'organisation et les campagnes dans le cadre de sa campagne générale "Une éducation décente pour les enfants, un travail décent pour les adultes". En tant que membre clé de l'Alliance 8.7, l'IBB et ses affiliés dans le monde entier réaffirment leur engagement en cette journée et alignent leurs efforts sur les conventions n° 138 et n° 182 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et sur le 8.7 des ODD pour mettre fin au travail des enfants. Outre le renforcement des capacités, le plaidoyer et les campagnes de sensibilisation, l'IBB insiste fortement sur l'intégration de clauses contre le travail des enfants dans les conventions collectives, la promotion de la responsabilité de la chaîne d'approvisionnement et le plaidoyer en faveur de salaires équitables, de la protection sociale et de conditions de travail sûres pour les travailleurs adultes dans le cadre du travail décent.

L'IBB a contribué à scolariser plus de 18 000 anciens enfants travailleurs en Asie du Sud et le nombre d'histoires de transformation réussies documentées par ses syndicats affiliés témoigne des efforts de l'IBB. L'une de ces histoires concerne l'État d'Uttar Pradesh, en Inde. Un garçon nommé Rajendra travaillait comme enfant ouvrier jusqu'à ce que le syndicat local - UPGMS - l'inscrive dans son école gérée par le syndicat. Il a poursuivi son parcours scolaire avec le soutien du syndicat et, plus tard, son travail acharné a porté ses fruits puisqu'il a décroché un emploi dans la fonction publique. Il s'agissait pour lui d'un rêve qui lui semblait très lointain lorsqu'il travaillait dur aux côtés de ses parents à la fabrication de brosses, un travail à domicile très courant dans sa région. Aujourd'hui, il regarde son parcours avec un sentiment de fierté, car il a surmonté des circonstances difficiles. S'exprimant sur la Journée mondiale de l'enfance, Rajendra a appelé à des efforts collectifs de la part de toutes les parties prenantes et de la communauté pour s'assurer qu'aucun enfant ne soit privé d'éducation. Il souhaite également que chaque enfant ait une chance de rêver d'un avenir meilleur, de ne pas perdre les années formatrices de l'enfance à gagner de l'argent et à compléter les revenus de la famille. Réfléchissant à ses luttes, il a identifié la protection sociale des familles vulnérables comme une voie essentielle pour s'attaquer efficacement au problème du travail des enfants au niveau mondial et a appelé à l'universalisation de la couverture sociale par les gouvernements, sous l'impulsion des syndicats et de la société civile.

Cette année, certains syndicats affiliés ont mené diverses actions le 12 juin 2025 pour commémorer cette journée, notamment des rassemblements, des réunions de sensibilisation et des conférences de presse.