30 July 2025
LE SECTEUR BRÉSILIEN DU BOIS EN ALERTE : LES DROITS DE DOUANE DE TRUMP MENACENT LES EMPLOIS
Le secteur brésilien du bois est confronté à une grave crise, principalement déclenchée par l’annonce des droits de douane élevés imposés par le président américain Donald Trump. Cette politique a entraîné une baisse de la demande pour les produits en bois brésilien, obligeant les employeurs à mettre en place des congés collectifs et à procéder à des licenciements massifs. Les syndicats sont en première ligne pour défendre les emplois, exigeant des mesures immédiates de la part du gouvernement.
Reinaldim Barbosa, président de FETRACONSPAR, dresse un tableau sombre de la situation : « Nous sommes dans une situation compliquée concernant le secteur du bois. » Il souligne la difficulté de finaliser les conventions collectives incluant des augmentations de salaire réelles. À Arapongas, le plus grand centre de fabrication de meubles du Brésil, la convention collective prévue pour le mois de mai n’a pas encore été finalisée, affectant 15 000 travailleurs.
Les travailleurs du secteur en ressentent déjà les effets dévastateurs : BrasPine et Braslamber (Jaguariaíva et Telêmaco Borba) ont placé une grande partie de leurs effectifs en congé. À elle seule, la société BrasPine a suspendu les activités de 1 500 de ses 2 500 employés. Sudati (Telêmaco Borba) a confirmé, en plus des congés collectifs, la suppression d’environ cent postes parmi ses 2 800 employés répartis entre Ventania et Telêmaco Borba. Millpar (Guarapuava et Quedas do Iguaçu), dont la production est essentiellement orientée vers le marché américain, a suspendu ses activités, à l’exception des services administratifs. L’entreprise a placé 400 de ses 800 employés en congé. « Nous vivons un moment chaotique », se lamente Reinaldim Barbosa.
La crise a débuté avec la menace d’une surtaxe de 50 % sur les exportations de bois brésilien vers les États-Unis. Avant même l’entrée en vigueur de la mesure, prévue pour le 1er août, les exportations ont déjà été interrompues, alimentant les craintes d’un effondrement du secteur. Les chefs d’entreprise indiquent que de nombreux clients ont reporté ou annulé leurs contrats, estimant qu’une surtaxe de 50 % rendrait le secteur brésilien du bois « hors-jeu » sur le marché américain. Cette incertitude a contraint les entreprises à réduire leur production, à supprimer des équipes, à mettre en place des congés collectifs et, malheureusement, à procéder à des licenciements.
Le marché américain est vital pour l’industrie brésilienne du bois, qui emploie environ 180 000 travailleurs directs. Environ 50 % de la production est destinée aux États-Unis. Le Brésil exporte principalement du bois destiné à la construction civile, 90 % de la capacité de production étant concentrée dans le sud du pays.
Les syndicats affiliés à l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) commencent à se mobiliser pour défendre l’emploi et dénoncer ces mesures antidémocratiques, autoritaires et discriminatoires orchestrées par Trump avec le soutien de politiciens brésiliens d’extrême droite, indifférents aux dommages causés à leur propre pays.
Le mouvement syndical propose une approche multiforme de la crise :
- Achat de bois domestique par le gouvernement : Le gouvernement brésilien devrait augmenter ses achats de bois national afin de répondre à la demande intérieure, notamment dans le cadre de programmes de logement populaire tels que « Minha Casa Minha Vida ».
- Nouveaux accords commerciaux : Il est urgent que le gouvernement renforce les négociations commerciales avec d’autres pays afin de diversifier les marchés consommateurs de bois brésilien.
- Protection de l’emploi : Cette initiative vise à préserver les emplois existants et à créer de nouvelles opportunités, atténuant ainsi les effets dévastateurs des licenciements sur les familles et les communautés.
- Efforts diplomatiques : Le mouvement syndical soutient les efforts diplomatiques du gouvernement et des parlementaires brésiliens auprès de leurs homologues américains, dans le but de parvenir à une issue viable à la question de la surtaxe. Il condamne expressément ceux qui trahissent le pays pour des intérêts politiques et personnels.
Les syndicats s’inquiètent principalement des répercussions qui suivront la période de congés collectifs. La situation actuelle souligne l’importance cruciale du dialogue social entre les employeurs, les travailleurs et le gouvernement. Face à la menace des droits de douane américains, l’industrie doit protéger les milliers d’emplois aujourd’hui menacés.