L'Internationaledes Travailleurs du Bâtiment et du Bois (IBB) pour la région Afrique et Moyen-Orient a organisé ce mois-ci à Nairobi, au Kenya, une conférence historique sur la Justice climatique, réunissant 137 dirigeants syndicaux, dont 56 femmes et 37 jeunes de 27 pays, ainsi que des partenaires de la société civile et des représentants gouvernementaux. Sur le thème « Construire des Syndicats forts pour un Avenir durable : S'unir pour la Justice climatique », la conférence a abordé la vulnérabilité des travailleurs face au changement climatique, notamment les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt, les inondations et les déplacements de population. Le Secrétaire général du syndicat kenyan du bâtiment, Julius Maina, a souligné que si les syndicats s'inquiètent de la sécurité de l'emploi dans le cadre de la transition vers une économie verte, ils sont tout aussi préoccupés par les risques immédiats posés par le changement climatique, et a remercié l'IBB pour sa campagne «Too Hot To Work» (Trop chaud pour travailler) sur le stress thermique.

Le Président de l'IBB, Per-Olof Sjöo, a averti que« le changement climatique n'est plus une préoccupation lointaine, mais une réalité quotidienne pour des millions de travailleurs du bâtiment, du bois, de la sylviculture et du secteur informel ». Il a souligné que la hausse des températures, les sécheresses, les inondations et les conditions météorologiques irrégulières perturbent déjà les moyens de subsistance et mettent en danger la sécurité, en particulier celle des femmes, des jeunes et des travailleurs vulnérables. Il a exhorté les syndicats à aller au-delà du simple plaidoyer en s'organisant autour des risques climatiques, en négociant des normes plus sûres, en faisant pression pour la mise en place de cadres de transition justes et en exigeant des gouvernements et des employeurs qu'ils considèrent l'adaptation au changement climatique comme un droit fondamental des travailleurs.

La conférence a suscité des engagements fermes de la part des dirigeants de l'IBB, de la CSI-Afrique et des partenaires alliés pour renforcer le pouvoir des travailleurs en faveur de la justice climatique. Comme l'a déclaré M. Sjöo, « la crise climatique exige l'unité entre les syndicats, les pays, les secteurs et les générations ». Le Secrétaire général de l'IBB, Ambet Yuson, a conclu en rappelant que « l'action sans solidarité est vaine, et que la justice sans la sécurité des travailleurs n'est pas la justice ». La réunion de Nairobi a posé un jalon clair : l'IBB Afrique et Moyen-Orient mènera non seulement par la parole, mais aussi par une action soutenue, une mobilisation et des protections concrètes afin de garantir les droits, la dignité et les moyens de subsistance des travailleurs  face à l'urgence climatique.